Grâce à l’impression 3D, la jeune société Fabzat a choisi de produire, entre autres, des figurines de jeux vidéo. Elle a déjà conclu des accords avec plusieurs éditeurs.
Florent Pitoun est l’un des créateurs de Fabzat. L’entreprise produit notamment des figurines pour le compte des éditions Albert René, qui éditent les jeux basés sur les personnages de la BD. (Photo Stéphane Lartigue)
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ImprimerC’est apparemment une première en France, sinon en Europe. La jeune société bordelaise Fabzat propose à des éditeurs de jeux vidéo de fabriquer des figurines pour leur compte et à la demande, en utilisant la technologie de l’imprimante 3D (trois dimensions). D’ores et déjà, plusieurs accords ont été conclus, dont l’un avec les éditions Albert René, qui éditent les jeux basés sur les personnages d’Astérix. Les premières petites figurines en trois dimensions à l’effigie du héros de légende gaulois viennent donc de sortir des locaux encore exigus de Webwag à Bordeaux-Bacalan.
Du téléphone mobile à la 3DFabzat a été créée au début de l’année par Florent Pitoun et Matthieu Saint-Denis, auxquels l’univers du jeu n’était pas étranger, puisque les deux hommes figuraient dans l’équipe dirigeante d’In Fusio, acteur jadis considérable du jeu sur téléphone mobile. Florent Pitoun a ensuite dirigé Webwag (alertes pour écrans de mobile), malheureusement passée de vie à trépas fin 2012, avant que ses actifs ne soient repris.
Mais la soif d’entreprendre de Florent Pitoun, aujourd’hui quadragénaire, n’a pas été étanchée pour autant. Il s’est donc lancé dans l’impression 3D, qui semble en passe d’apporter pas mal de bouleversements dans le monde industriel.
Appliqué à la production de figurines mais aussi, le cas échéant, de maquettes, etc., le processus peut schématiquement se décrire ainsi.
L’imprimante, qui en l’occurrence coûte quelque 80 000 euros, est alimentée en données par des fichiers 3D. Elle va ainsi donner forme en quelques heures à des objets ou à des personnages qui ont pour matière première une résine minérale, de consistance au départ pulvérulente (1). En fonction des instructions données par le fichier, l’imprimante découpe des fines lamelles de ce matériau, qui se superposent au fil du processus de fabrication, qui s’étale sur plusieurs heures. Les couleurs proviennent d’encres spéciales, qui permettent une palette chromatique comptant 6 millions de nuances.
Joueurs sollicités en ligneLe temps d’une session de travail, l’imprimante peut fabriquer plusieurs dizaines d’objets distincts, d’une dimension maximale de 38 x 23 x 20 centimètres. Une fois mis en forme, ces objets, qui peuvent être assortis d’une petite plaque, auront un aspect un peu plâtreux. L’adjonction d’une sorte de glu, injectée par le biais d’un appareil évoquant les cabinets dentaires, permettra de les solidifier. Le dernier apprêt sera constitué par une couche de vernis adaptée à la demande du client (mat, brillant, etc.)
Fabzat cible, avec déjà des premiers succès, des éditeurs de jeux électroniques, qui, dans le cadre de la partie, peuvent suggérer automatiquement au joueur de commander la figurine, en cliquant par exemple sur un bouton qui apparaît à l’écran en même temps que le personnage. Dans ce cas, Fabzat assure la production, et la livraison, tout en partageant la recette - par exemple 16,99 € pour un Astérix de 7 centimètres de haut - avec l’éditeur. On saura dans quelque temps si le modèle économique de l’entreprise réussit. Mais, à première vue, la chose ne paraît pas impossible.
Source:
http://www.sudouest.fr/2013/11/10/asterix-a-la-demande-1225119-2780.phphttp://fabzat.com/gallery/