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Interview de Ferri (La Dépêche) du 11/12/2015
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Hier soir, Jean-Yves Ferri, le scénariste d'Astérix était à l'Estive pour un café littéraire. L'occasion d'expliquer à ses lecteurs ariégeois sa vision du plus célèbre des Gaulois. En écoutant Jean-Yves Ferri, hier soir, on ne peut que constater l'évolution. Il y a deux ans, toujours à l'Estive lors d'un café littéraire, à l'occasion de la sortie d'«Astérix chez les Pictes», il semblait moins à l'aise avec ce monument national. Depuis, il s'est emparé du personnage. «Ma satisfaction est que nous avons été plus libres avec le personnage et réussi à nous l'approprier». Et même s'il s'est refusé à parler du prochain album, tout le monde a bien compris dans ses propos qu'il ferait bien un troisième opus . Il a encore des choses à nous conter sur ce village gaulois qui fait battre le cœur de la France depuis 1959, date où Astérix fut créé pour le journal «Pilote». Dans cet album, il explore ces personnages qui font partie de notre patrimoine. Il éclaire certaines situations. On sait enfin pourquoi le village supporte ce barde, à la voix si terrible. Celle qui a fait connaître la peur aux terribles Normands. On comprend mieux les rapports du chef et de son épouse. On découvre également la jeunesse de Panoramix et enfin Ferri va plus loin dans l'exploration du caractère d'Obélix, son personnage favori. «Obélix est plus intéressant qu'Astérix. Astérix est devenu lisse au fur et à mesure des albums. J'ai un problème avec lui, ce n'est pas dans ma nature de bâtir des histoires avec un héros», a-t-il confié à l'assemblée. Pour lui, Obélix doit «suivre sa pente» et connaître «une certaine émancipation». À tel point qu'il envisage même de peut-être lui faire vivre ses propres aventures. «C'est un gisement énorme que l'éditeur n'est pas prêt à entendre», a-t-il néanmoins précisé. En attendant, il a dans l'espoir de changer le caractère d'Astérix. Mais même s'il s'approprie les personnages créés par Goscinny et Uderzo, Ferri fait attention à ne pas aller trop loin, comme il l'a rappelé en citant l'exemple de Jules César, à qui il avait pensé adjoindre une belle-mère. Pour ce second album, l'auteur ariégeois a eu plus de facilités. Il avoue que lui et Conrad étaient plus à l'aise, contrairement aux Pictes qui reste sous certains aspects «une expérience douloureuse». Ferri connaissait déjà les figures imposées : trouver une place à Idéfix et insérer une citation latine. Des absences dans le précédent album «qui m'ont valu des menaces de mort», a-t-il dit. Humour ou vérité ? Pas toujours facile de le savoir avec l'auteur de «De Gaulle à la plage». À travers «le Papyrus de César», Ferri pense avoir réussi à donner à Astérix «une pertinence d'aujourd'hui». Impossible d'avoir des informations sur le prochain album. Album où Ferri a au final promis à Bernard Lassablière qui l'interrogeait qu'il y aura une référence à l'Ariège. On sait également qu'il s'agira d'un voyage. Il a énuméré hier les possibilités : l'Italie, la Lusitanie, les Pays-Bas, l'Amérique du Sud ou la Chine. Avec cependant une contrainte, 44 pages seulement pour raconter le voyage du célèbre héros gaulois.
Ven 18 Déc - 19:56
